• 1950 / 1960 Mon Bassin

     

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    1950 / 1960-61 Mon Bassin 
     
    Après tous les films bobo nazes ... Le bassin vu par ma gueule

    Une liste de souvenirs sur mon bassin d'Arcachon face à la «bêtification» de mon paradis d'enfance. Je n'ai pas besoin de « petits mouchoirs » et des suites pour me souvenir du bonheur, du vrai, pas des semblant branchés bobos parigots avinés, enfumés!
    Les années 50, 60, dix ans hors du temps qui sont restés gravés en moi. Plus rien de vraiment concret, de palpable si ce ne sont quelques photos qui s'effacent, comme ma mémoire.
    Chaque fin juin le soir de la sortie des classes j'attendais «Mémé» sur le quai de la gare qui venait me chercher, dormait chez nous à Lourdes et dés le premier train du matin nous partions tous les deux pour Bordeaux st.Jean où «Pépé» nous attendait, je ne pouvais pas le manquer par sa taille, son chapeau mou ses lunettes cerclées d'or et sa joie de m'apercevoir. Joie de me voir je ne le sus qu'après, en fait, un jour de 61 il partit pour un sanatorium et m'embrassa à chaudes larmes.
    Il n'en revint jamais, Pépé.
    Si je commence dans la nostalgie et la tristesse c'est pourtant le contraire que j'ai connu. Les "pignes"; un cabanon à fière allure (pour moi) et sa véranda, véritable salle de séjour pour nous trois. Salle de séjours car la "villa" était simple et exiguë aussi du petit déjeuner au soir le plus clair du temps se passait là. Je vois encore l'endroit à l'orée de la forêt de pins, le sable blanc, où je faisais des châteaux en attendant que mes grands parents aient finis leur immuable sieste pour partir à la plage. Immuable, non, car combien de fois lorsque le temps le permettant nous prenions le bateau, le panier du repas, les cannes à pêche, filet à crevettes, « fouanes » pour les soles ensablées, autre petit filet pour le « toc» , pêche au crabe bien sur ! L'appât ? une poignée de tripes de poulet assez faisandées (hum !) faisait l'affaire. Á la marée descendante, c'était une longue promenade de pêche à pied sur le bassin. Il fallait chercher les appâts dans la vase, vers, couteaux etc... pour le lendemain. Le bateau lui, une sorte de vedette à moteur in board, je dis bien « sorte » car il faisait un bruit d'enfer avec son cylindre et avait souvent du mal à remonter le courant lors des grandes marées, ce n'était pas la pinasse de luxe des films en vogues ou de Philippe Starck mais beau tout de blanc peint. Tenez vous bien ! le bateau et moi, à ma naissance avons été baptisés, ré immatriculé pour lui, "François" le même jour! Pour moi. Oui, c'était Pépé, avec ses attentions.
    Les allusions au bassin sont à la mode, mais la simplicité, l'ambiance et le vrai étaient ce luxe qu'aucun film qui n'a pas ces personnes du peuple, ne peu rendre au spectateur. Cette apparence banlieue populaire, jardins ouvriers, mais au bord de l'eau, vous voyez?
    C'est bien ainsi, car quasiment plus personne ne l'a connu et ne peut raconter vraiment ces années d'après guerre, le temps efface tout. Le côté Arcachon faisait plus chic, pourtant autant de poêtes, d'écrivains se partageaient ce côté cap Ferret, ma conche, le hameau du Four peuplé d'ostréiculteurs, d'un chantier naval et des gens travailleurs de tous les temps la peau burinée par le sel, le soleil la pluie et le vent. Une vie dure qui me faisait rêver perchés sur leurs chalands surmontés de caisses d'huîtres et tirés par de puissantes pinasses. Je les voyais comme des dieux, maîtres des flots, des vents, dominant tous les temps.
    Après avoir remisé le François l'arrêt de rigueur chez Adolphe et son verre de vin blanc. Pour moi quelle que soit l'heure c'était une huître, la plus grosse bien sur, autant dire que les premières années furent dures pour mon estomac «Banania», mais maintenant avec le recul ; la claire d'Oléron, la Belon, la Normande, d'où vous voulez et d'autres n'arrivent vraiment pas à égaler mes huîtres du bassin. Ne parlons pas de celle de l'étang de thau, moitié merde, moitié eau, je le sais j'y étais, ni de la triploïde, produit de laboratoire à destiné exclusivement commerciale. Mais alors direz vous, nous étions là en été et les huîtres sont particulièrement laiteuses à ce moment, sachez aussi que les ostréiculteurs du bassin sont la profession la plus chauvine du monde ! Pas question de soulever le problème, au risque d'être exclus de cette famille., mais c'est vrai qu'elles étaient bonnes.
    Donc devant les huîtres et le vin blanc il ne nous restait plus qu'à attendre mémé qui revenait de la plage avec son « tricot », une plage, un bout de sable devant la maison d'Adolphe direct dans l'eau. Mémé arrivait avec Charlotte, femme dudit ci dessus, nous «ramassait» en râlant un peu pour la forme, le vin blanc bof pas grand chose, cela faisait partit du jeu, et puis nous rentrions à vélo ou à pied à travers la forêt de pin pour passer des soirées qui pourraient sembler longues, seulement éclairées par la lampe au carbure mais des soirées qui ne s'effaceront jamais de mes souvenirs.


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