• Par François - T . D dans Accueil le 12/07/2017 à 08:04

    • -Fixes le ciel pour y entrer,
      -Sommes toutes, m'envoler?
      -Non! nous ne pourrons jamais voler, cons que nous sommes, fixes le et tu vas trouver l'imaginaire teinté de bleu, l'atmosphère est incolore mais les rêves doivent avoir cette couleur pour ne pas être confondus avec les cauchemars, je vois que tu vas me suivre.
      -Te suivre? ben dis donc ça va pas être simple!
      -Oh, arrête, tu es encor' là entrain de me coller.
      -C'est vrai.
      -Allez viens, fermes les yeux, regardes en dessous, vois la petite Terre avec ce halo de fumées qui écrase et tue tout en dessous, alors, tu n'es pas bien là avec moi, respires au moins.
      -Tu sais j'ai plein de choses qui m'attendent, je suis bien mais,
      je dois faire pisser le chien, mettre mes tweets à jour ...
      -Stooop petit homme!!!  Sens tu le soleil sur ta peau qui te chauffe, te rassure, t'apaise, continuons à prendre de la hauteur nous serons encore mieux dans ce bleu, dans ce vide, plus de ce sale nuage qui tu vois à une limite, celle de rester rivée à la terre où nous avons tout gâché ...
      -C'est vrai, au moins le contrôleur du fisc ne viendra pas me chercher ici.
      -Attention! c'est un rêve et comme tous les rêves ils s'interrompent brusquement, alors ton "fiscard" vas quand même te cueillir au retour.
      -M'en fou, j'aurais passé un grand moment, le premier où rien ne compte, où j'aurais senti le vide comme au temps où l'homme n'était pas encore un homme.
      -Viens mon ami, je vois que tu as tout compris, maintenant tu vas être heureux,
      Les soucis de fourmis sont ensevelis.
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  • Ce passage donne Un air du grand Meaulne
    Ce roman d'ados écrit d'entre les lignes par A.  Fournier
     
     De cette maison dissimulée par des chênes surannés se dégagent des notes joyeuses, effrénées. Des cris aigus rythment les mesures rapides de l'orchestre à cordes où d'innombrables chats passent et courent entre les jambes des danseurs stimulés par ce vacarme entraînant. Les hommes redevenus enfants virevoltent, sautent faisant descendre et monter leurs ventres et leurs sexes énormes et courts au rythme de cette musique profane.

    Assis à la table je vois tout cela, envieux, blasé ou moqueur, je ne sais. Une gosse très grande qui dit être ma fille s'étire de son long sur la table avec semble t'il une vague et troublante volupté, ses yeux sont fixés sur moi le pan de sa robe de voile transparent se répand sur ses fins mollets, le devant complètement relevé laisse frotter son ventre à ce bois de chaîne centenaire et noueux me fixant d'un regard vague le corps cadencé par cette mélopée qui m'envahit aussi. 

    L'heure est au plaisir mais je ne peux m'y joindre, cette fille trop belle m'attend, je ne veux aller vers elle, une pudeur instinctive me retiens m'empêche, malgré cela mon regard va vers cette silhouette, voilée tout juste afin de distinguer ce corps qui m'est offert mais que j'ai procréé.

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  • Résumer une vie en peu de lignes.

    Le jour de ma naissance j'étais le second. Douze ans auparavant mon frère Jean naissait. Joie immense dans une période bénie; le front populaire. C'est donc en 36 dans le pur bonheur que mon frère naquit. Il était d'une beauté à « décrocher la lune » ses photos me hantent encore.

    36, malgré le bonheur l'inquiétude pointait quand même son nez de l'autre côté du Rhin. Ce fut chose faite quand mon père partit pour la guerre en 39 laissant ma mère et mon frère Jean en « dépôt » à ses beaux parents qui vivaient à Bordeaux. Pour longtemps, oh non ! Toutes les guerres sont vites expédiées … sur le papier... Mon père revint en fin d'année 1945 (novembre) libéré par les Russes, total; sept années de captivité, trois évasions manquées qui à chaque fois l'envoyaient plus vers l'est.

    La joie ! le retour ! ma mère ! Bordeaux ! La France ! mais pas de Jean, mort en 1941 de la diphtérie. Mon père ne le sut par ma mère qui ne lui dit que juste avant son retour, pendant deux ou trois ans elle imita une écriture de gosse de cet âge dans ses lettres, chapeau bas.

    Des millions de gens, de familles ont fait la fête autour d'eux mais pas eux, eux, ils pleuraient de joie, mais surtout de peine, un chagrin dans lequel on a envie de plonger à pieds joints main dans la main et s'y noyer, y crever.

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    Donc voilà, je vins le vingt janvier 48, le lot de consolation? Peut être, en y pensant aujourd'hui je pense avoir été attendu comme le sauveur, celui qui allait faire oublier ce frère si parfait dans leur mémoire, mais qui leur fut bien décevant sans doute, la vie de tous les jours fait perdre pas mal de lustre.

    Bien sur je fus aimé, adoré, mais on ne peux remplacer tous les jours un martyr, un héros arraché à la vie si tôt et qui n'a pas eu le temps de décevoir ne serai ce qu'une fois.

    Mon père m'aimait, ça j'en suis sur mais attendait de moi des performances scolaires au dessus de mes moyens et moi à l'encontre de ces attentes je me fermais de plus en plus à ce monde scolaire étranger.

    Le sport lui donna quelques satisfactions, ski, natation, rugby, l'armée où l'on me mit dans les parachutistes, ça devait faire bien à ses yeux d'ancien militaire, prisonnier de guerre. Vous voyez j'étais bien quand même !

    Ma mère m'adorait je le sais, mais surtout mes grands parents de Bordeaux, eux comprenaient tout ça, durant l'agonie de mon frère ma mère vivait chez eux et ils suivirent son calvaire jusqu'au retour de mon père. Ils comprirent aussi que je devais incarner l'image de ce frère, parfait, encensé car parti trop vite et c'était un rôle bien trop dur à tenir pour moi, pauvre petit homme.

    Je l'aurais aimé ce frère que je n'ai jamais vu, il me manque encore.

     

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    C'est comme cela qu'au fil des années je me repliais sur moi, devint «sauvage» comme ils disaient, renfermé, timide, faisant le dos rond aux remontrances de mon père, me murant dans mon silence, me tournant complètement sur mes grands parents de Bordeaux qui sont encore au centre de mon cœur. Ma mère était, comme à l'époque, trop asservie à mon père. Sept années plus tard vint ma sœur, trop d'écart, moi le vilain petit canard, mignon, mais … oh, je ne sais pas dans le fond, je me fais peut être du cinéma. En tous les cas nous restâmes quasiment étrangers l'un pour l'autre.

    Je sais j'ai tous les torts, la famille pour moi ne compte pas. J'ai peu de personnes dans ma vie, Stella, Pascal et sa petite famille, Claude, des séquelles de moi ? pourquoi pas, et c'est tout. Pourquoi en ajouter je mentirais. Je ne connais pas mes neveux, n'ai jamais vu mes petits neveux, ça ne me manque pas, je n'en ai pas honte mais presque! Enfin il faudrait. Ce n'est pas convenable. Convenable par rapport à qui, à quoi? Es ce ma faute si dés mon arrivée on attendait l'être parfait capable de faire oublier un mythe, un martyr?

    On, nous a refilé le Tourmalet, à Stella qui n'y était pour rien. Nous enlevions ainsi une grosse épine du pied et remboursait le partage de mon père avec sa nièce, son père, mon oncle Louis, celui du Cantegril lui ayant mis un procès au cul. Puis il y eut la part de ma sœur pour moi, normal mais dur, dur. En dix ans, rembourser la nièce à mon père et ma sœur, quelque millions qui n'allaient pas dans des travaux.

    Zola, mon père buvant, ma mère pleurant, moi les surveillant et ma sœur les regardant (!?) Je ne sais pas si elle comprenait. J'en étais malade car je les aimais plus que tout.

    En 1969 j'avais été admis au concours de gardes de parcs nationaux, stage au parc de la Vannoise, concours à la mairie de Tarbes, c'était l'ouverture du parc national des Pyrénées ils embauchaient je rêvais de nous voir vivre à Cauterets, bâtir un petit chalet, la montagne, la nature c'était pour nous le rêve absolu. Je revois encore Stella m'attendant, dans la voiture, le jours de ma première audition, elle a toujours cru en moi, mais mon père malade me fit comprendre à demi mots que c'était une curieuse façon de quitter le navire et... je restais là. Pourquoi n'ont ils pas vendu. Un jour on m'a dis que je n'aurais pas été capable de faire autre chose, ils me l'avaient gardé, dur, dur non? Même dans l'hôtellerie qui va à l'encontre de mon caractère (horreur des gens, du relationnel, du commerce, des sourires forcés à part peut être le management) j'ai fini par m'en sortir, finir au Mèd, moi de la Gare, c'est peu je sais mais ça m'a fais plaisir que ma mère y assiste avant de mourir, revanche mesquine?. Il y a aussi mon CAP cuisine que je ne passais jamais, mon père deux jours avant eut son deuxième infarctus, mois de juin, l'hôtel complet, personne en cuisine, je restais là à me les bouffer et je reste poli.

    Alors maintenant je n'ai peut être pas les attitudes que l'on doit attendre de moi, mais je m'en tape. Je suis fier de mon petit monde, maman, Pascal et Claude c'est moi qui les ai pondu.

    Cet entourage à la limite intéressé, m'aimait certes, enfin je pense mais attendant toujours plus de moi pour faire ce que mon frère Jean aurait fait, Lui .

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