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Etranges Etrangers de Jacques Prevert
Étranges étrangers
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Pans
ébouillanteurs des bêtes trouvés mortes sur pied au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de Franco et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille botte à cigares et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés de jolis dragonsd'or
Faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en ailés
qui donnez aujourd'hui de retour au pas
le visage dans la terre
et des bombes Incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vIvez
même si vous mourez.
Jacques Prevert
Jacques Prevert "Etranges Etrangers et Autres Poèmes"
Contre Toutes les Discriminations : Egalité
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Que le monde ait changé ne change rien à nos idéaux.
Ch. Taubira
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La frontière, cette ligne invisible née au XVIe siècle dans son sens moderne d’une ligne étroitement définie, a connu son apogée au XXe siècle à la suite du premier conflit mondial : frontière politique, bien sûr, celle qui marque la limite de l’autorité de l’Etat et de l’effet des lois, frontière militaire avec la construction de murs (ligne Maginot, ligne Siegfried), frontière administrative avec la généralisation des contrôles d’identité ou encore frontière idéologique matérialisée par une barrière comme le Rideau de fer. Dans les pays autoritaires, communistes surtout, on a même inventé les frontières intérieures avec la nécessité d’obtenir une autorisation pour se déplacer.
La frontière, c’est bien plus qu’une ligne juridique, c’est le fantasme d’un espace homogène qui protège de l’autre, définit par rapport à l’autre : il y a le dedans et le dehors, le national et l’étranger, la sécurité et la menace… La suppression de ces fronts et frontières a longtemps été un rêve, celui où les êtres humains pourraient circuler librement d’un espace à l’autre, une revendication libertaire dans un monde qui ne cessait d’accentuer les contrôles sur les hommes et les femmes alors qu’il libéralisait les mouvements des marchandises et des capitaux.
La chute du communisme soviétique, en 1989, et la libération des peuples d’Europe de l’Est ont laissé croire que ce moment était enfin arrivé : c’était la fin de cette triste histoire. Dans la foulée, l’Union européenne, née d’un rêve de paix, a réalisé le premier espace sans frontière de l’histoire moderne en supprimant, le contrôle à ses frontières intérieures (Schengen). Mais, l’exemple européen n’a pas été suivi.
Bien au contraire : les frontières et les murs se sont multipliés. Non seulement les murs existant, comme celui qui sépare les deux Corées ou Chypre du Nord et Chypre du Sud, ne sont pas tombés, mais ils se sont multipliés à travers la planète, soit pour des raisons militaires, soit, et c’est la majorité des cas, pour stopper les mouvements de personnes. Mur entre Israël et les Territoires occupés, mur entre les Etats-Unis et le Mexique, mur entre la Corée du Nord et la Chine etc... L’Union s’est mise à son tour à construire des murs à ses frontières extérieures : entre l’Espagne et le Maroc, entre la Bulgarie et la Turquie, entre la Grèce et la Turquie, entre la Hongrie et la Serbie, dernier en date.
La frontière s’est même sophistiquée : elle est physique, mais aussi dématérialisée. Caméras de surveillance, systèmes informatiques perfectionnés, surveillance satellite et aérienne, drones etc. Mieux : elle n’est donc plus limitée à une simple ligne. La frontière est désormais partout. Le XXIe siècle a déjà dépassé le XXe siècle.
Et pourtant, Ô comble! on entend de bonnes âmes réclamer le rétablissement des frontières intérieures de l’Union afin d’enrayer l’afflux de migrants ou le terrorisme (au choix). Cette notion de la frontière, qui se renouvelle sans cesse, ne devrait pas, en bonne logique, s’arrêter aux frontières nationales : pourquoi ne pas rétablir les barrières d’octroi (placées à l’entrée des villes par Louis XVI en 1785) ou les livrets de déplacement intérieur afin de contrôler les allées et venues de chacun, puisque le terrorisme est surtout le fait de nationaux…
Une exagération ? Même pas. Cette logique de surveillance générale est déjà à l'œuvre comme pendant l'occupation, puis qu’il faut bien traquer les présumés terroristes et les clandestins : la loi française sur la sécurité intérieure et les contrôles systématiques d’identité sont là pour le montrer. L’idéologie de la frontière étanche aboutit à l’extension de son domaine naturel à l’ensemble du territoire : tous suspects !
Une frontière, c’est le renoncement à de nombreuses libertés : liberté de se déplacer et de travailler, droit au respect de sa vie privée, obligation des autorités de justifier un refus d’entrée, etc. Dès lors que la frontière est partout, l'arbitrage administratif est partout. La sécurité a un prix, la liberté.
Qu’importe que cela ne fonctionne pas : aucune frontière n’a jamais rien empêché. L’armée allemande qui tirait pourtant à vue n’est jamais parvenue à contrôler la frontière avec l’Espagne, pas plus que le mur entre les Etats-Unis et le Mexique n’empêche l’afflux de Latino-Américains. La Méditerranée, une belle frontière naturelle pourtant, ne dissuade pas les migrants de risquer la mort pour fuir conflits et misère. Les murs qui ont échoué, de la Grande Muraille de Chine au Rideau de fer, auraient pourtant dû nous apprendre quelque chose sur le sort des empires qui s’isolent.
Docs: Wikipédia
Par François - T . D dans Accueil, Beaumont
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En ce mois d'août au temps clément, pas d'orage particulièrement violent, des gitans dans leur pèlerinage pas plus excités que d'habitude, c'est notre nouvelle maire qui fait des siennes et s'acharne sur un arrêté connu de tous mais enfreint depuis bien des décennies, par les municipalités de gauches ou de droites.
Excès de zèle, crise d'autorité, mauvaise menstruation, allez savoir, n'empêche qu'en cette "MAUVAISE SAISON" elle ennuie tout le monde avec ses dimensions de terrasses, et vas y d'un mètre par ci, un mètre quarante par là, des agents municipaux, tristes et glorieux mercenaires des différents pouvoirs qui sont bien ennuyés par ces tâches. Lourdes est une petite ville, tout le monde s'y côtoie, s'y connaît, mais allez raisonner quelqu'un qui a envie de faire suer le monde.
Je n'ai strictement aucun intérêt à faire valoir ceci ou cela mais des gens pendus au téléphone avec leurs banquiers, bailleurs, fournisseurs ont besoin de rentabiliser leurs "mauvaises" affaires, oui on peut dire ainsi, alors que viennent faire ces élus municipaux, pour certains issus de ces décennies d'inactions, qui prennent un malin plaisir à ennuyer leurs administrés et pour certains leurs amis, et attendent la fin de l'année pour les voir plonger.
Que sera cet hiver, là, pas d'assurances intempéries cette fois, mais des loups aux abois attirés par l'odeur du drame financier de certaines familles.
Pas beau Madame, carrément méchant.
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D'après un article de ce jour dans l'Huma.
SAMEDI, 15 AOÛT, 2015 - 08:44Franchement, on pousse pas un peu trop? Arrêt de travail pendant les CP, ça va, assez! Regardons où nous en sommes, entre ce genre de conneries, les balkany, etc... nous ne sommes compétitifs en rien ou alors par nos cerveaux qui se font la malle. Mais le travailleur lambda est vraiment trop égoïste s'accroche a des droits justifiés certes à une époque mais complètement dépassés. Voyez ce cadre SNCF on rêve! Non?
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"Le patron a divisé son salaire pour augmenter ses employés et cela ne se passe pas comme prévu".
C'est juste une définition différente de l'égalité. L'égalité doit elle s'appliquer face à l' humain ou face au travail produit par les hommes?
Et si elle s'applique à la condition humaine, n'est-ce pas insultant de considérer que quelqu'un qui en fait moins soit autant payé que quelqu'un qui en fait plus?
L'égalité appliqué sur la condition du mérite. Á méditer pour un dimanche...
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Supposez que vous marchez dans une rue calme de province par un chaud après midi d'août. La rue est partagée en deux par la ligne qui sépare l'ombre du soleil. Vous suivez le trottoir inondé de lumière et votre ombre marche avec vous, à vos côtés, devant vous, derrière, parfois cassée en deux par l'angle de la maison qui fait l'angle avec le trottoir.
Supposez toujours... Faites un effort... Tout à coup cette ombre familière qui vous accompagnait, disparaît...
Elle ne change pas de place. Elle ne passe plus derrière vous parce que vous avez changé de direction. Je dis bien: elle disparaît...
Vous voilà soudain sans ombre, regardez vos pieds, ils baignent dans le soleil, à gauche à droite le sol est vide éblouissant de clarté. Deux homme en face de la rue passent paisiblement en discutant et leurs ombres les précèdent, épousant leur cadence, faisant exactement les mêmes gestes qu'eux. Un chien vient vers moi, lui, aussi semble courir après son ombre.
Je n'ai plus goût à grand'chose, j'en suis arrivé à presque envier les gens qui ont une passion de secours, que ce soit le billard, les cartes, les matches de boxe ou le football, même ce sport. Ces gens-là, tout au moins, savent qu'ils appartiennent à une sorte de confrérie et, grâce à cela, si ridicule que cela paraisse, ils ne se sentent jamais tout à fait isolés ou désemparés dans la vie.
Ils ont leur Ombre ...
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Quand le sphinx lui proposa son énigme il voyait juste (bien sur). L'homme monte vers son apogée et descend inexorablement, c'est sa vie, notre vie.
Une fois au plus bas il faut lui enlever,
"Comme une dent, d'abord il n'y avait pas pensé, il s'est contenté de l'aimer et puis il a fallu lui arracher... la VIE" (Boris V.).
Et Oui ! C'est ça la Grèce. Ce n'est pas l'Allemagne ... Rêvez, Vivez ! quand il est encore temps.
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Le blanc d'une piste vierge, seul devant ce champ immaculé.
Elle est à moi!
Cette descente m'appartient!
La joie et le trac m'envahissent, j'ai peur de souiller ce linceul.
La couleur blanche « lunaire » que le Drapé partage avec d'autres chevaux maléfiques.
Sensations réservées!